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LE CONSEIL DE L'EUROPE - SYMBOLE DE L'EUROPE QUE NOUS VOULONS
SESSION DE L'ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE DU CONSEIL DE L'EUROPE
DISCOURS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE SLOVÉNIE MILAN KUCAN

Strasbourg (France), 26 January 1999


Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire Général, Mesdames et Messieurs les représentants.

Durant les huit années d’existence de l’Etat slovène, l’occasion m’est offerte aujourd’hui pour la seconde fois de m’adresser à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. En effet, un an après que la Slovénie en devienne membre, je prononçais ici ma première allocution. Le 21 septembre 1993, vous avez, Messieurs les Parlementaires, par la résolution se rapportant à la crise en Yougoslavie, appelé les membres du Conseil de l’Europe à “examiner la reconnaissance des républiques (yougoslaves) qui ont déclaré leur indépendance”. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a été la première organisation internationale qui, aux heures les plus dures des affrontements politiques et militaires vécus par notre pays, a reconnu la Slovénie comme Etat à orientation européenne et démocratique, l’aidant ainsi dans ses efforts de reconnaissance. Par cette décision, le Conseil de l’Europe a également montré qu’il est véritablement le porteur de l’idée européenne au moment du passage de temps révolus vers un avenir plus prometteur.

Je suis particulièrement honoré de cette invitation et heureux de vous rencontrer aujourd’hui, Mesdames et Messieurs les représentants, d’autant que l’année 1999 est l’occasion de célébrer l’anniversaire du Conseil de l’Europe. C’est avec un profond respect que nous nous rappellerons le cinq mai 1949, jour de la fondation de cette institution de toute l’Europe, symbole de l’Europe que nous voulons. La décision d’alors, prise par dix pays européens à Londres, s’est au cours des années révélée comme un acte clairvoyant visant à sauvegarder et faire valoir la démocratie politique, l’État de droit, à faire régner les droits de l’homme, protéger le patrimoine européen commun, promouvoir le progrès économique et social sur le continent européen, dans toutes ses variétés, ses diversités et ses pluralités.
Le cinquantième anniversaire du Conseil de l’Europe sera par conséquent bien plus qu’une simple célébration conventionnelle du souvenir. La fracture représentée par les événements survenus après 1989 nous le confirme. Il est devenu un édifice de quarante pays européens qui veulent ensemble construire une Europe démocratique, stable et sûre, dans laquelle devront régner la paix et les droits de l’homme. Ensemble, ils veulent créer un nouvel élan de développement grâce à la coopération.

Aujourd’hui, à côté d’intérêts plus ou moins clairs et d’attentes discernables, les valeurs européennes existent, elles sont ancrées dans les fondements de l’idée européenne. Saurons-nous maintenant réunir toutes ces données et entrer ensemble dans l’Europe de l’avenir ? Pour réaliser ce qui semblait il y a longtemps à Londres une vision politique provoquée par de tragiques événements vécus et repoussée dans un lointain futur. Jamais jusqu’à présent les Européens n’ont connu de meilleure chance. L’Europe n’a jamais été aussi près de devenir la patrie commune de tous les peuples et de tous les pays de notre continent. Mais elle ne pourra atteindre le but qu’elle s’est fixé si elle ne trouve de concert les réponses aux questions partagées, aux interrogations anciennes et nouvelles. Nous continuons, en effet, à nous mouvoir en partie dans ce qui reste des modèles non démocratiques. Nous sommes encore confrontés au nationalisme agressif, au fondamentalisme idéologique, à l’égoïsme national, à l’oppression sociale, à la contrainte politique et spirituelle. Il ne faut pas fermer les yeux devant eux ou juger qu’ils ne sont que les signes marginaux. Je souhaiterais ici rappeler certains des obstacles sur lesquels il me semble juste d’arrêter notre réflexion.


LA NOUVELLE IMAGE DES SOCIÉTÉS POSTSOCIALISTES

Les bouleversements survenus dans les sociétés postsocialistes après 1989 ont fait que, par leur image extérieure et leur organisation institutionnelle, ces sociétés sont pour la plupart comparables aux pays à longue tradition démocratique. Je peux affirmer avec certitude que c’est le cas de la Slovénie. Cependant, les pays socialistes ont tous des histoires différentes. Chacun est un organisme propre qui réagit à sa façon aux changements. Pour cela, il n’est pas possible d’évaluer les degrés et les vitesses des transformations accomplies en comparant ces pays entre eux, bien que ces comparaisons aient un effet stimulateur. En vérité, la seule constatation possible revient à se demander si chacun de ces pays répond aux attentes de ses citoyennes et de ses citoyens, s’il leur ouvre la possibilité de vivre suivant les normes en vigueur dans l’Europe d’aujourd’hui et de demain, valeurs auxquelles le Conseil de l’Europe est le plus hautement attaché. De telles appréciations donneront à chaque pays et à chaque nation une marge de liberté suffisante pour se forger sa propre identité moderne qu’il investira de manière responsable et avec confiance dans la vie en commun de tous les Européens, dans la nouvelle Europe de la diversité. Car cette nouvelle Europe aussi connaîtra des différences et des divisions. Mais, je l’espère, sans séparations contraires à l’idée et aux valeurs européennes.

Les sociétés postsocialistes rencontrent des difficultés pour rattraper l’écart de développement hérité du passé. Les privatisations et les lois du marché ont provoqué de nouveaux clivages sociaux, une nouvelle pauvreté. Les tensions sociales et les conflits risquent de constituer un terrain favorable au développement de divers nationalismes, fondamentalismes, égalitarismes, à l’action de dirigeants politiques autoritaires, de bas missionnaires du tribalisme primaire.

À long terme et pour l’évolution de ces sociétés, la question de l’adaptation formelle de leurs lois au droit européen n’est pas la question essentielle. Le problème essentiel existerait si ces lois européennes se limitaient au seul niveau d’un programme de normes vide et inefficace, au lieu de régler effectivement les relations au sein de ces sociétés au passé récent différent pour les intégrer vraiment à la société européenne unie. Et pour réaliser cela, la coopération, la solidarité et les actions communes visant l’intérêt de tous seront nécessaires.

Comprendre le fait qu’il ne s’agit pas seulement ou surtout d’un retard dans le degré de développement matériel, mais que ces pays sont différents aussi parce que leur développement a été orienté pendant 50 ans dans une autre direction, nous presse à réfléchir sur une sorte de nouveau “plan Marshall”, considéré surtout comme coopération intellectuelle et de solidarité des démocraties occidentales avec les pays postsocialistes résultant de la nécessité reconnue d’un développement commun pour un intérêt commun. Il ne faut pas ignorer le fait qu’il s’agit cette fois-ci d’un élargissement des institutions européennes d’un type différent, car jusqu’à présent, toutes les distinctions existant entre les pays se situaient toujours au même niveau de qualité des relations, d’expérience, de valeurs et d’orientation du développement. Ceci est à mon avis particulièrement important en ce qui concerne justement un processus clé, celui de la formation de tous les sous-systèmes sociaux, qui doivent posséder un niveau satisfaisant d’autonomie interne et d’orientation propre, que ce soit dans les domaines politique, économique, social, de l’éducation, culturel, spirituel et religieux. C’est en choisissant cette voie et dans l’esprit de la société démocratique de l’avenir, que nous arriverons le plus certainement à construire de nouvelles sociétés dotées d’une identité nationale claire et moderne, mais constituant en même temps une communauté de citoyens égaux et libres qui seront aussi citoyens de l’Europe et du Monde. Ceci représente probablement l’unique voie consensuelle qui marque la coupure ou la rupture par rapport à la société précédente, déterminée par un système politique autoritaire qui contrôlait hiérarchiquement tout et tous, fixait dans tous les détails les comportements des gens dans les rôles qu’ils tenaient au sein de la société et dans leurs rapports avec l’élite politique dirigeante. Et c’est précisément la capacité de tous les sous-systèmes sociaux à développer un degré satisfaisant d’autonomie et d’orientation propre qui donnera un fort soutien à la stabilité du système politique démocratique, dépassant ainsi l’héritage des précédents régimes autoritaires dans lesquels la vie des citoyens, contrôlée à tous les niveaux, était soumise aux intérêts de l’État.


L’EUROPE ET LA NOUVELLE RUSSIE

Après l’effondrement de l’Union soviétique, on s’attendait à ce que la fin du système politique et social stalinien et la naissance de nouveaux pays indépendants dans cette zone mèneraient par des voies naturelles à une démocratisation croissante et à la stabilisation sociale et économique selon le modèle de l’Europe occidentale, lequel était censé servir de référence au jugement porté sur les changements. Mais la Russie ne peut tout simplement pas être comprise ni expliquée avec les mêmes critères et normes, avec les mêmes modèles que les (autres) pays d’Europe centrale et de la majorité des pays de l’Europe de l’est. Avec ces modèles, il n’est pas possible ici de saisir la nature des processus des réformes internes, la dimension des conflits, des intérêts, des confrontations, des dysfonctionnements structurels et des contradictions dans le développement. Sous bien des aspects, il s’agit d’un pays différent issu d’un monde aux valeurs autres et qui doit faire face aujourd’hui non seulement à ce qui reste des différences idéologiques, mais aussi à l’existence de nombreuses et diverses cultures et civilisations vivant ensemble, aujourd’hui libres. Parmi celles-ci, la culture et la civilisation chrétienne de l’Europe de l’est et son influence ne représente qu’une de ces différentes cultures et civilisations, et elle n’est certainement pas l’unique. La Russie et son évolution représentent probablement la question clé pour l’avenir de l’Europe. Elle exige une approche très subtile, également ici, au Conseil de l’Europe. Celui-ci a agi avec sagesse et justesse lorsqu’il a décidé d’inviter la Russie à le rejoindre. Le point de vue selon lequel il serait fatal pour l’Europe et la paix mondiale que la Russie reste à l’écart des processus européens nous semble important et très réfléchi. Pourtant, cette seule et unique réponse ne suffit pas et révèle une certaine indécision. Il nous faut la volonté commune de reconnaître la nécessité impérative de coopérer avec la Russie moderne dans sa transition interne. La Russie continue d’être une grande puissance politique, elle possède aussi un puissant potentiel économique, des ressources humaines et spirituelles considérables, et sans elle il n’y a pas d’Europe sûre, socialement stable, efficace et vivant en paix. Face à cette question, le temps est plus un ennemi qu’un allié. Se satisfaire seulement du fait que les frontières de l’OTAN ont été déplacées de quelque 100 km vers l’est pourrait entraîner des conséquences tragiques pour l’Europe et le monde entier. Et bien sûr, aussi pour la Russie.


LE CERCLE INFERNAL ET SANGLANT DES BALKANS

Les processus d’européanisation et de démocratisation au sud-est de l’Europe et dans les Balkans prennent du retard. Je ne veux en aucun cas dans mon propos omettre les efforts de l’OSCE, de l’UE, de l’OTAN et en particulier les efforts directs des Etats Unis dans cette zone de crise, surtout en Bosnie Herzégovine et au Kosovo. Pourtant, le sentiment d’impuissance persiste, nous nous trouvons dans un cercle infernal et attendons, désarmés, le moment où ce cercle se rompra de lui-même. Il ne se rompra pas. Il nous faut encore une fois réfléchir, sans atermoiements et sans ménagements, aux causes de la guerre en Croatie, en Bosnie Herzégovine et au Kosovo. Ces guerres n’ont pas été provoquées et elles n’ont pas éclaté à cause des différences existant entre les nations ou l’appartenance des habitants à des religions différentes, comme certains veulent le démontrer encore aujourd’hui, ceux qui par ex. élèvent la politique serbe, comme porte-parole de la communauté chrétienne orthodoxe, en défenseur d’un supposé fondamentalisme musulman agressif. Ces guerres ont commencé et sont menées par les élites politiques nationales non démocratiques de peuples vivant ensemble. En attisant les passions politiques et en utilisant des groupes marginaux de la pègre sociale et politique dans les massacres perpétrés par l’armée, ils ont détruit la vie normale qui s’écoulait dans des sociétés multinationales et multiculturelles à la longue tradition de vie commune. Une condamnation sans relâche des crimes de guerre et une action décidée pour faire respecter les droits de l’homme pourraient être un nouveau pas qui, de concert avec une nouvelle croissance et surtout par la relance économique, permettrait à cet espace de retrouver une paix véritable et “le retour” à des temps bien connus, lorsque malgré les différences, l’entente, la tolérance et la coopération régnaient.

La longueur du chemin à parcourir pour aboutir à ce but dépendra avant tout de l’Europe. Notre continent n’a pas de vision commune sur les événements tragiques du sud-est de l’Europe qui dans une large zone continue à vivre au 19e siècle. Là, l’idée nationale domine toutes les autres. Elle réduit les gens en simples sujets au service de la nation, elle est maître de la vie et de la mort. Cette conception de l’être humain et de sa dignité, cette adhésion à se considérer comme tel dans un milieu multinational donne naissance à des pouvoirs absolutistes qui se permettent tout, aussi longtemps que d’autres pouvoirs sur le même territoire ou dans un territoire voisin paraissent menacer ou menacent effectivement les ressortissants de leur nation ou les sujets de leur pouvoir. Pour cela, ils font en sorte que leurs sujets se sentent constamment menacés, pour la simple raison qu’ils sont nés de parents de telle ou telle origine. Au nom de la nation, ceux-ci doivent abandonner leur intégrité et leur dignité et se soumettre à la tyrannie des dits intérêts supérieurs. Mais, grâce notamment aux conventions du Conseil de l’Europe, il existe à la fin de ce siècle un seul impératif moral et politique : la dignité humaine et les droits de l’homme. Indépendamment de jugements de valeur qui peuvent varier selon les civilisations, ceux-ci sont violés dans les Balkans de façon tellement grave que nous devrions tous en avoir honte, nous qui nous considérons comme appartenant à la civilisation européenne du tournant de ce millénaire.

Le destin des gens vivant dans cette partie du Vieux continent a commencé à tourner dans ce cercle infernal et sanglant. Seule une intervention décidée peut l’interrompre, au nom du sentiment d’humanité, au nom des normes universelles de civilisation et de la même vision de l’avenir pour cette zone de l’Europe peut-être la plus sensible. L’Europe doit accomplir cela. Son devoir est aussi d’offrir l’espoir. De nombreuses propositions existent sur la façon d’éteindre le feu de cette zone de crise, peut-être trop pour arriver à discerner la solution clé derrière laquelle se rangerait tout le monde pacifique, prêt à une action énergique, employant même la force si elle seule peut faire entendre raison à l’élite militaire nationale qui veut par la force s’approprier un espace vital pour sa nation au détriment d’une autre nation (Lebensraum). Et qui parle la langue de la politique “du sang et de la terre”. Cependant, même ces solutions ne devraient pas être bâties sur les stéréotypes séparant les bons d’un côté et les mauvais de l’autre, ou sur l’hypothèse que dans cette région régneront à jamais des régimes non démocratiques. Il ne faudrait pas ignorer les différences entre les intérêts à long terme de ces peuples d’une part, et les intérêts et les politiques actuelles de leurs élites non démocratiques de l’autre. Il faut éviter d’humilier les peuples.


LES DIVISIONS INFONDÉES DE L’EUROPE

D’anciennes divisions existaient en Europe, de nouvelles naissent et certains s’y réfèrent. Les idées de patrie européenne, surtout d’Union européenne comme étant sa forme pour le moment la plus tangible, risquent d’être reportées à un moment indéterminé du prochain millénaire. Pour les pays d’Europe centrale et de l’est qui attendent dans “l’antichambre” ou même plus avant, ceci est une réalité possible qui entraîne pour tous des conséquences plus négatives que positives. Par divisions européennes, je ne pense pas uniquement à celles qui courent le long des frontières des pays membres d’associations européennes. En effet, dans la dynamique du développement européen interfèrent aussi des différences dans les niveaux de ce développement, des contrastes entre les grands et les petits états nationaux, entre les parties du continent stables ou instables du point de vue de la sécurité, entre l’Europe qui fait valoir les normes communes et celle qui les relativise ou bien cède à leurs opposants. Une analyse semblable pourrait également porter sur les diverses divisions spirituelles ou les différences de civilisations. On cite de plus en plus souvent la division entre l’Europe de l’est et l’Europe de l’est chrétienne, entre les pays défenseurs de la chrétienté face à la civilisation musulmane comme l’une des réalités de l’Europe, entre habitants sémites et antisémites. Ce sont des signes qui nous indiquent que nous devons apprendre à vivre avec des divisions que nous reconnaissons tous comme conformes aux objectifs souhaités de l’avenir européen, mais à nous opposer à celles qui ne peuvent l’être.

Je suis particulièrement préoccupé par l’apparition de ce que j’appellerais la “troisième Europe”. Certains pays penchent vers cette conception, notamment de nouveaux pays postsocialistes qui rejettent la tradition politique démocratique européenne et son système de valeurs, pour conserver en fait l’ancienne organisation sociale quelque peu modernisée et affronter ensemble les “gêneurs” de l’ouest. C’est aussi en raison de cette tendance que l’Europe doit connaître un nouvel élan de développement. Elle accélérerait ainsi sa capacité à vivre et à entrer en compétition avec le reste du monde, surtout maintenant que s’achève la période de suprématie de sa civilisation. En raison d’une vision planétaire et pour sa propre stabilité, l’Europe ne peut se permettre d’abandonner ou de ralentir son processus d’intégration. Des changements sont nécessaires à l’intérieur de l’Europe mais ceux-ci ne doivent pas devenir un argument pour ralentir l’intégration, risquant ainsi que l’Europe se désagrège à nouveau et s’affronte suivant d’anciennes et de nouvelles divisions. Le temps de la mondialisation ne peut être stopper.


LA NOUVELLE VOIE DE LA SLOVÉNIE

Messieurs et Mesdames les représentants,
Je suis persuadé que l’idée que vous vous faites de la Slovénie et les connaissances que vous avez de cet État sont actuellement plus complétées et plusieurs faces. Un groupe de députés du parlement slovène participe à vos travaux et vous avez l’occasion de tisser des liens variés avec les Slovènes dans le cadre des institutions du Conseil de l’Europe. Dans l’esprit et en s’appuyant sur les enseignements du Conseil de l’Europe, la Slovénie a inséré dans les principes fondateurs de son État les idées de liberté, de droits, de dignité de l’homme, quelles que soient les appartenances ou les diversités, pour continuer d’inviter les gens sûrs d’eux à assumer un but commun, un avenir commun, avec les autres nations et États du continent européen. Je peux affirmer que depuis 1991, année de son indépendance, la Slovénie a connu de profonds changements. Elle a formé et affiné son image, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, en harmonie avec les attentes qui étaient les vôtres lorsque vous avez pris la décision de l’accueillir parmi vous. Nous avons mené à bien ou entrepris toutes les réformes structurelles clé, nous appuyant en cela sur la tradition centre-européenne multiculturelle et de tolérance. L’accord d’Association à l’Union européenne a été ratifié et les procédures adéquates ont eu lieu pour qu’après les négociations de rigueur, la Slovénie devienne membre à part entière de l’Union européenne. En outre, elle développe des relations fécondes avec les pays voisins, les autres pays d’Europe et des autres continents.

Beaucoup de faits concernant la transformation extérieure et intérieure de la Slovénie peuvent être compris comme l’expression d’une dynamique de développement constante. Peut-être plus lentement que nous le souhaitons, ou même que cela serait possible.

Nous savons que tout changement demande du temps. Avec la forte volonté majoritaire des forces politiques internes et une plus grande efficacité dans la recherche d’un consensus progressif, à l’aide des connaissances professionnelles de l’élite slovène et aussi grâce à l’aide solidaire des autres pays membres du Conseil de l’Europe, de l’Union européenne, des organisations internationales spécialisées, ce temps pourra être maîtrisé et nous mènerons à bien tous nos engagements. Pour cela, je continue d’être optimiste et je puis vous assurer que la grande majorité des Slovènes partagent ce point de vue.

Je vous remercie de votre attention.


 

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